Les rumeurs des dernières semaines se sont matérialisées jeudi lorsque le transporteur aérien américain Delta a confirmé l'achat de 75 appareils CS100, une commande dont la valeur, selon les prix catalogues, est estimée à 5,6 milliards $ US.
«L'arrivée de Delta Air Lines dans la famille d'exploitants d'avions CSeries constitue un moment charnière pour notre programme», a commenté le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare.
Cette commande, assorties d'options pour 50 avions CS100 ou CS300 supplémentaires, est la plus importante jamais enregistrée pour la CSeries. Du même coup, le transporteur établi à Atlanta devient le plus important client de cette famille d'appareils.
Les livraisons des CS100, pouvant transporter entre 108 et 130 passagers, doivent débuter en 2018.
«Ces nouveaux avions constituent un investissement solide qui nous permettra de tirer profit d'un rendement économique supérieur», a pour sa part souligné le nouveau grand patron de Delta, Ed Bastian.
Cet engagement de Delta redonne non seulement un élan au programme de la CSeries, marqué par des retards et dépassements de coûts, mais il permet également à Bombardier de dépasser son objectif de décrocher au moins 300 commandes fermes avant les premières livraisons, prévues en juin.
Selon Walter Spracklin, de RBC Marché des capitaux, Bombardier a probablement dû consentir à des rabais pour convaincre le transporteur américain en raison de l'agressivité de ses concurrents, mais l'analyste croit que ces concessions en valent la peine.
«Le statut de Delta parmi les principaux transporteurs aériens (de la planète) aidera à assurer la pérennité à long terme de la CSeries et pourrait paver la voie à d'autres commandes», écrit-il dans un rapport.
Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a abondé dans le même sens, évoquant les transporteurs JetBlue et British Airways comme clients potentiels.
L'annonce de la commande de Delta annonce tombe à point pour Bombardier (TSX:BBD.B), qui tiendra vendredi son assemblée annuelle des actionnaires à ses installations de Mirabel, dans les Laurentides.
La société pourrait également avoir d'autres bonnes nouvelles alors qu'on s'attend à ce qu'Air Canada (TSX:AC) profite de la publication de ses résultats trimestriels vendredi pour annoncer la conversion en commande ferme de sa lettre d'intention signée en février dernier pour 45 avions CS300.
Selon le prix affiché, la valeur de cette commande est évaluée à 3,8 milliards $ US.
Bombardier a par ailleurs dévoilé jeudi ses résultats du premier trimestre, période au cours de laquelle sa perte ajustée a été de 34 millions $ US, ou trois cents US par action, par rapport à un profit de 170 millions $ US, ou neuf cents US par action, l'an dernier.
Son chiffre d'affaires a fléchi de 11 pour cent pour s'établir à 3,91 milliards $ US.
Cette performance trimestrielle s'est avérée sous les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur une perte ajustée par action de un cent US et des revenus en baisse de 10 pour cent, à 3,96 milliards $ US.