C'est ce qu'est venu expliquer le conférencier Stéphane Simard à une centaine de gestionnaires et employeurs attentifs réunis mercredi matin dans le cadre d'un déjeuner organisé en marge du salon Priorité Emploi qui se tient cette fin de semaine au Centre de foires de Sherbrooke.
Auteur de quatre ouvrages sur la gestion des ressources humaines, dont le best-seller GénérationY, Stéphane Simard croit qu'il est dans l'intérêt des entreprises de bien encadrer leurs employés dès leur embauche, car le remplacement d'un employé peut s'avérer plus coûteux qu'on le pense.
À titre d'exemple, remplacer un employé qui gagne 15 $ de l'heure peut coûter à une entreprise «entre 30 % et 400 % de son salaire annuel, selon la nature de son poste», souligne Stéphane Simard qui s'est intéressé à ce phénomène après en avoir expérimenté lui-même les effets négatifs en tant que gestionnaire.
«Dans l'entreprise où je travaillais (une grosse imprimerie commerciale), j'ai été couronné le "king" du taux de roulement. Dans un de mes départements, j'ai perdu les deux tiers de mes employés en une seule année. Pas besoin de vous dire qu'il fallait que je trouve des moyens d'arrêter de perdre mon monde... C'est là que j'ai commencé à m'intéresser aux entreprises qui gagnent des prix d'excellence en ressources humaines.»
Première impression
Ce que ses recherches lui ont démontré, c'est qu'en matière de recrutement on n'a jamais deux occasions de laisser une première bonne impression. «Et cela est vrai autant pour les candidats que pour les employeurs», précise-t-il
Un processus de recrutement efficace doit éviter quatre irritants majeurs : un manque de communication, un processus trop long, une divergence entre l'affichage et la réalité du poste à combler et le mauvais déroulement de l'entrevue.
Selon lui, l'implication des employés dans le processus de recrutement doit aussi faire partie de la stratégie, soit par le compagnonnage ou encore en fournissant des cartes professionnelles à tous ses employés. Non seulement ceux-ci seront fiers de montrer leur carte, mais cela aura aussi un impact sur le recrutement», dit-il.
Plusieurs statistiques, selon Stéphane Simard, démontrent l'importance d'une démarche d'intégration bien encadrée.
Quelques chiffres
25% des employés quittent dans les 45 premiers jours suivant leur embauche;
65% des Américains préfèrent un meilleur patron à un meilleur salaire;
71% des employés québécois considèrent qu'une rencontre avec leur superviseur est assez ou très utile;
36% des employés québécois n'ont pas rencontré leur superviseur au cours des derniers mois;
Il faut compter entre six et huit mois avant qu'un employé atteigne l'efficacité d'un employé moyen.