Hébergement illégal : la balle est dans le camp de la Ville

« Nous n'avons rien contre les Airbnb et les autres plateformes, mais ce qu'on dit, c'est qu'il faut que tout le monde joue avec les mêmes règlementations », commente le directeur général de Destination Sherbrooke Denis Bernier.

Destination Sherbrooke étudie le dossier de l'hébergement illégal à Sherbrooke au moins depuis 2013. Si la loi 67 encadrant l'hébergement touristique était attendue pour harmoniser les façons de faire et réactiver le dossier, le directeur général de Destination Sherbrooke Denis Bernier croit que la balle est maintenant dans le camp de la Ville.


C'est d'ailleurs avec l'objectif de déterminer les actions à poser par la municipalité qu'une rencontre de travail est prévue le 5 mai entre les acteurs de la Ville, de Destination Sherbrooke et divers propriétaires de gîtes et d'établissements hôteliers à Sherbrooke. Ils chercheront alors des façons d'encadrer les activités sur des sites comme celui d'Airbnb.

«Nous n'avons rien contre les Airbnb et les autres plateformes, mais ce qu'on dit, c'est qu'il faut que tout le monde joue avec les mêmes règlementations», mentionne M. Bernier.



Au cours de trois dernières années, Destination Sherbrooke a entretenu une correspondance régulière avec les exploitants de lieux d'hébergement pour documenter la situation. L'organisme paramunicipal s'est aussi informé sur les façons de faire dans les autres villes. «Je suis membre du C.A. de Tourisme Cantons-de-l'Est et c'est un dossier qui revient souvent sur la table. Ce que le ministère du Tourisme a mis dans sa loi est une chose, mais il y a des actions municipales qui peuvent être prises. Il reste une zone grise malgré le texte de loi. Par exemple, que veut-on dire quand on parle de location occasionnelle?»

Plusieurs pistes

Le 5 mai, Denis Bernier pourrait proposer plusieurs pistes au service d'urbanisme de la Ville de Sherbrooke. «Nous voulons voir jusqu'où la Ville peut aller. Jusqu'où elle veut aller aussi, notamment en matière de réprimande. Quels moyens a-t-elle pour agir?» Parce qu'il faudra assurément des inspecteurs qui traqueront les contrevenants, si la Ville décide de punir les coupables.

M. Bernier s'est entre autres inspiré du règlement sur la location de chambres. Il s'est intéressé à la notion de permis, exigé pour les maisons de chambre. «Il faut aussi voir le lien entre le locataire et le locateur. Quelles sont les responsabilités de chacun? Quelles taxes doivent être prélevées s'il y a sous-location?»



Le directeur général de Destination Sherbrooke rappelle que son rôle est de défendre les acteurs de l'industrie touristique. «Le nombre de lieux d'hébergement non certifiés est en nette progression. Il est passé d'environ 50 il y a quelques années à plus de 150 aujourd'hui. C'est une augmentation substantielle. En conséquence, il y a peut-être des gîtes qui devront fermer leurs portes. On ne peut pas tout déréglementer et vivre l'anarchie. Mais avec 150 lieux d'hébergements non certifiés, la situation peut encore être contrôlée. Nous avons encore les moyens d'agir.»

Pour M. Bernier, les exploitants de gîtes, d'hôtels et de motels sont des acteurs-clés de l'industrie touristique. «Ils paient des taxes d'hébergement qui servent à faire la promotion de la destination. Il y a donc des gens qui profitent de cette promotion sans y contribuer. Ça n'a aucun sens. Si tout le monde veut jouer sur la même patinoire, il faut jouer avec les mêmes règles.»