La pêche sur la glace a repris

La coroner Julie Morin se charge de l'enquête sur la double noyade de dimanche sur le lac Magog. Elle tentera de comprendre les circonstances de l'accident et pour peut-être émettre quelques recommandations.

Retour au calme sur le chemin du Lac. Les ambulances et les camions de pompier ont quitté, les rubans jaunes ont disparu, il n'y a que quelques curieux qui se promènent.


Comme si rien n'était arrivé, un homme assis sur la glace au milieu du lac tente de pêcher quelques poissons. Seul le trou béant situé à quelques mètres de la rive rappelle les évènements malheureux de dimanche où les frères Réal et Denis Fréchette ont perdu la vie alors qu'ils étaient sur le chemin du retour après une séance de pêche.

«Je n'en reviens tout simplement pas, ils n'apprendront jamais», s'indigne une riveraine en apercevant le pêcheur au loin. Les évènements se sont déroulés devant sa fenêtre. C'est elle qui a logé l'appel au 9-1-1. Elle préfère rester anonyme, voulant mettre ce tragique incident derrière elle.



Plusieurs voisins affirment que le matin du drame, un camion roulait sur le lac, non loin du lieu où la glace a cédé.

«D'habitude, à ce temps-ci de l'année, il n'y a pas de problèmes pour se promener sur le lac et peut-être que les gens ont tenu ça pour acquis. Mais on n'a pas eu un hiver comparable aux précédents», indique le lieutenant Sylvain Guay de la Régie de police Memphrémagog.

La coroner Julie Morin se charge de l'enquête. Elle tentera de comprendre les circonstances de l'accident et pour peut-être émettre quelques recommandations.

«On ne peut pas vraiment intervenir pour empêcher les gens d'aller sur le lac. Il faudrait mettre des pancartes aux cinq pieds pour dire aux gens ''N'allez pas sur le lac, vous pourriez mourir''. Ce ne sont pas des accidents qui arrivent souvent, on se fie sur le jugement des personnes pour qu'elles soient vigilantes pour leur propre sécurité. Par contre, si on voit des enfants seuls sur la glace, là on pourrait intervenir, mais sinon il n'y a pas de règlements. On ne peut que recommander aux gens de porter une veste de sauvetage si jamais la glace est mince», explique M Guay.



Il ajoute que ce n'est pas le rôle des policiers de superviser les activités sur le lac et que le but n'est pas non plus de les restreindre.

«Nous sommes limités»

Les corps policiers ont bien peu de pouvoir quand vient le temps de demander à des pêcheurs de quitter la glace des étendues d'eau si celle-ci montre des signes de faiblesse lorsque les températures montent.

«Il n'y a pas de loi à ce sujet», lance Philippe Dubois, porte-parole du Service de police de Sherbrooke (SPS). «Nous sommes limités.»

«Nous pouvons aviser les gens pour leur dire que la glace est peut-être trop mince. Nous pouvons faire de la prévention, mais c'est pas mal tout.»

Le SPS n'a pas eu à intervenir ces dernières semaines en ce sens, malgré l'hiver en dents de scie qu'on a connu. «Nous demandons aux gens d'être prudents», dit-il.



«Quand la glace est noire, c'est qu'elle est mince.»

Les autopatrouilles du SPSD sont équipées de bouées de sauvetage en cas d'intervention lors d'une noyade. Mais, ajoute Philippe Dubois, on a recours aux pompiers de Sherbrooke pour des interventions de ce genre, car ils sont spécialisés et équipés pour ce type d'intervention. «Nous faisons appel à leurs services», mentionne-t-il. Avec Claude Plante