« Il y en a et il va y en avoir de plus en plus, déplore Julie Sage, agente de développement touristique à la MRC de Coaticook. D'une part parce qu'il y a une demande et d'autre part parce que l'on manque d'hébergement, mais ça fait vraiment mal à l'industrie hôtelière légale. »
« Le phénomène est comparable à UberX pour les taxis, poursuit Mme Sage. C'est clairement moins cher, mais la qualité de l'hébergement est très inégale alors qu'avec un lieu d'hébergement accrédité, avec permis et qui fonctionne de façon légale, on s'assure en règle générale d'une certaine norme de qualité. »
Projet de loi
Il semble toutefois y avoir une lueur d'espoir, notamment suivant l'adoption en décembre dernier du projet de loi no 67 : Loi visant principalement à améliorer l'encadrement de l'hébergement touristique et à définir une nouvelle gouvernance en ce qui a trait à la promotion internationale.
« Cette loi va surveiller de beaucoup plus près tous ceux qui font de l'hébergement chez le particulier, c'est-à-dire quelqu'un qui sous-loue son appartement, son chalet, sa maison ou sa résidence secondaire de façon irrégulière ou à travers un réseau de chalets comme on en retrouve en bordure du lac Memphrémagog », explique Alain Larouche, directeur général de Tourisme Cantons-de-l'Est.
« Même s'il nous est impossible d'estimer à combien s'élèvent les revenus de ce type d'hébergement, nous sommes sûrs d'une chose, c'est que l'hébergement commercial n'augmente pratiquement plus, il y a donc une fuite vers les réseaux parallèles. »
« La nouvelle loi devrait changer considérablement la donne lorsqu'elle sera appliquée d'ici quelques semaines, affirme Alain Larouche. Notamment parce que le nombre d'inspecteurs de classification passera de deux à un total de 18 inspecteurs et que ceux-ci seront doublés du mandat d'enquêteur, c'est donc dire qu'ils pourront émettre des avis de pénalité. »
Il faut dire que les propriétaires hors-la-loi sont relativement faciles à dénicher puisqu'on trouve leur offre sur des sites tels que AirBnB, Homeaway, Booking.com ou simplement via Google. « Tout est là. Une fois repérés, ils vont recevoir la visite d'un inspecteur de Tourisme Québec qui leur annonceront qu'ils ont une amende, une amende qui pourrait s'élever jusqu'à 25 000 $ pour des particuliers et 50 000 $ pour du commercial, tient à souligner M. Larouche. À partir de là, les choses devraient bouger très vite. »