« C'est carrément du détournement de démocratie », lance-t-il en réaction lors d'un entretien téléphonique avec La Tribune.
« Les électeurs veulent savoir pour qui ils vont voter pour être le maire de leur ville. »
Jeudi, l'organisme provincial le RÉMI pour la démocratie a recommandé au gouvernement du Québec de mettre fin à la désignation des maires par suffrage universel. La conseillère gatinoise Sylvie Goneau, fondatrice du regroupement, souhaite ainsi retirer aux électeurs le choix de leur maire et de le remettre entre les mains des conseillers municipaux nouvellement élus.
Mme Goneau a fait cette recommandation lors de son passage à Québec jeudi devant la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 83 qui se penche notamment le financement politique.
« Ça équivaut à un collège électoral. À Sherbrooke, ça veut dire que seulement les conseillers décideraient qui deviendrait le maire », fait remarquer M. Sévigny. « C'est très étonnant et surprenant d'entendre pareille proposition pour un organisme qui défend la démocratie justement. Je ne suis pas d'accord. »
Plusieurs passages du mémoire du RÉMI déposé en commission parlementaire dénoncent la multiplication des partis politiques dans le système démocratique municipal.
Influence
Récemment, une trentaine d'élus et citoyens ont participé, à Sherbrooke, à une réunion de l'organisme. La conseillère municipale sherbrookoise Chantal L'Espérance cosignait l'invitation avec son collègue David Price. Parmi cette trentaine de personnes, il y avait neuf conseillers indépendants de Sherbrooke.
Le RÉMI pour la démocratie, un OBNL provincial lancé le 22 janvier à Gatineau, en présence de cinq conseillers indépendants de Sherbrooke, s'est donné pour mission de réduire les iniquités entre les élus indépendants et ceux qui sont membres d'un parti politique.
Appelé à commenter la pertinence d'un tel organisme, Bernard Sévigny s'est dit ouvert à un regroupement du genre, au même titre qu'à la formation de partis politiques municipaux. La présence du RÉMI en commission parlementaire prouve son utilité.
Le maire de Sherbrooke s'insurge toutefois contre la prétention du RÉMI voulant que les conseillers indépendants n'aient pas assez d'influence dans les décisions prises au sein de l'administration municipale.
« C'est faux, assure le chef du Renouveau sherbrookois. Dans la vraie vie, ce ne sont pas toujours ceux qui parlent le plus souvent sur la place publique qui ont le plus d'influence. »
« Des personnes comme Chantal L'Espérance et comme Rémi Demers (des conseillers indépendants) siègent au comité exécutif. Ils ont de l'influence. »
M. Sévigny ajoute que d'autres élus indépendants ont été nommés à la présidence de comités importants comme le CCU.