Un Bravo pour l'entourage

Sejla Babajic a quant à elle conclu ses études secondaires l'an dernier en dépit d'un diagnostic de cancer survenu à l'âge de 13 ans. Maintenant en rémission, la jeune femme de 17 ans assure que le soutien des proches est l'élément primordial pour réussir ses défis.

On ne leur a pas remis de statuette, mais derrière chacune des réussites qui ont défilé sur la scène de la salle Maurice-O'Bready dimanche, au Gala des Bravos, se trouvait également un entourage qui a su soutenir les lauréats lorsqu'ils en ont eu besoin.


<p>Pénélope Tardif</p>

Pénélope Tardif

(Spectre Média, Marie-Lou Béland/Spectre Média, Marie-Lou Béland)

C'est le cas notamment de Pénélope Tardif et de Sejla Babajic, qui ont toutes deux dû traverser de rudes épreuves tout en s'efforçant de garder le cap sur la réussite scolaire.

Au cours de la dernière année, Pénélope a transité au sein de trois familles différentes après le décès de sa mère avant de finalement faire son nid chez ses grands-parents maternels. Entretemps, l'élève de l'école Hélène-Boullé a pu « se vider » auprès d'intervenants de son école qui lui ont permis de regarder vers l'avant.



« Ça jouait beaucoup sur mon comportement et mes réactions face à des situations, mais le personnel de l'école m'a beaucoup appuyée, indique la jeune fille âgée de 12 ans. Mes notes n'ont pas baissé. Je rencontrais des psychologues et des travailleurs sociaux. Quand je me fais ralentir, c'est souvent par des arrières-pensées, mais là je pouvais les dire à des intervenants. Ça me permettait de me vider, si je peux le dire comme ça. Ça m'a permis d'avancer. »

Sa prise en charge par ses grands-parents l'a également grandement aidée.

« Ç'a été une grosse étape dans ma vie. Comme je ne connais pas mon père, je me considère orpheline, mais tranquillement, mes grands-parents commencent à prendre la place de mes parents. »

Sejla Babajic a quant à elle conclu ses études secondaires l'an dernier en dépit d'un diagnostic de cancer survenu à l'âge de 13 ans. Maintenant en rémission, la jeune femme de 17 ans assure que le soutien des proches est l'élément primordial pour réussir ses défis.



« Il faut surtout avoir un bel entourage. C'est la première chose et le plus important dans ces situations-là, parce que quand tu te sens seule, c'est là que les problèmes prennent le dessus sur toi et que tu as l'impression que tu ne pourras pas t'en sortir. Être soutenu, c'est ce qui est le plus important dans ces situations-là. Avec des profs très compréhensifs, qui prennent le temps de t'écouter, de t'offrir des opportunités pour agencer tes traitements et l'école, avoir des amis qui sont là souvent et une famille très présente, je pense que c'est la clé », mentionne celle qui souhaite se diriger en médecine dans un avenir rapproché. »

Pour les deux nouvelles lauréates d'un Bravo, leur trophée était donc une réussite à partager.

« C'est une belle réussite de recevoir un Bravo, et pour un professeur qui m'a accompagné dans mes études, c'est aussi une très belle expérience », souligne Sejla Babajic.

<p>Laura Fernanda Plata</p>

Laura Fernanda Plata

(Spectre Média, Marie-Lou Béland/Spectre Média, Marie-Lou Béland)

Une motivation surprise

Une surprise de taille attendait Laura Fernanda Plata au moment de reprendre ses études, mais plutôt que de représenter un obstacle, celle-ci s'est avérée une véritable motivation.

Après avoir entrepris de conclure ses études secondaires au Goéland en 2014, cette dernière a appris sensiblement au même moment qu'un petit être s'ajouterait à sa famille au cours des mois qui suivraient.



« Ce n'est pas facile quand on sait qu'on va être responsable d'une autre vie, souligne Laura. C'est la plus grande peur que j'ai eue, de ne pas être capable d'en prendre la responsabilité, mais quand on surmonte tout ça, on voit la lumière. J'ai quand même continué mes études et je suis bien contente de l'avoir fait. Ma motivation maintenant, c'est ma fille. »

« Lorsque j'ai appris la nouvelle, poursuit la maman âgée de 22 ans, je me suis demandé pourquoi un enfant serait un problème à mon parcours. Je peux continuer à être quelqu'un, être une femme indépendante, qui a un travail, qui fait des progrès et qui a pris sa vie en main. »

Parce que l'école n'a pas toujours fait partie des priorités de Laura Fernanda Plata.

« Je n'étais vraiment pas bonne au secondaire et j'étais complètement désintéressée, admet la lauréate d'un Bravo. J'étais allée sur le marché du travail et on pouvait remarquer que ce n'est pas facile quand tu ne fais pas tes études. C'est con un peu, mais j'écoutais mes amis qui allaient au cégep et je disais que ce n'était pas pour moi, mais au fond de moi, je souhaitais vraiment y aller. Je me disais que si les autres sont capables, que je le serais aussi. J'ai un cerveau également et j'ai des capacités, il faut juste les utiliser. »

Et le Bravo reçu dimanche n'est qu'une belle étape qui fera place à une autre tout aussi belle au dire de la principale intéressée.

« Ça termine bien un chapitre de ma vie. Je suis maintenant au Cégep de Sherbrooke et le futur va dépendre de ma motivation et de ma patience, mais ça s'annonce beau. J'hésite entre la psychologie et la psychoéducation. Ce qui est sûr, c'est que j'aimerais travailler avec les adolescents ou les gens dans les centres jeunesse. »

Ce qui est également sûr, c'est qu'elle pourra continuer de compter sur sa petite Méganne, âgée de 18 mois, pour la motiver.