:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/AZ3IG55NN5CVHNIQLEDET6XPUI.jpg)
Paraty, c'est un arrêt populaire pour les voyageurs «sac à dos», qui s'en servent comme point de départ pour Ilha Grande, où ils font la fête. Ça change des rues et des plages animées de Rio. Ça calme avant l'austère forêt de gratte-ciel de Sao Paulo.
Les attraits touristiques ne sont pas légion à Paraty. À preuve, un site comme Tripadvisor nous recommande comme principale activité la plage de Trinidad... à l'extérieur de la ville. On a beau flâner entre les bâtiments de l'ère coloniale, quand la plage n'est pas notre dada, on cherche un peu.
L'occasion était donc toute désignée pour m'initier à l'équitation. Si je n'étais jamais monté sur un cheval au Québec, j'étais prêt à prendre le risque au fin fond du Brésil, même s'il était possible que je comprenne mal les directives qu'on me donnait.
Le propriétaire des chevaux, et guide pour la journée, nous a cueillis en voiture pour nous mener en campagne. Rapidement, il nous a mis en contact avec les bêtes, toutes très dociles selon lui.
Devant ma confiance pour ainsi dire absente, il m'a assigné le cheval le plus calme et le plus obéissant. Pour m'expliquer comment manoeuvrer, il m'a offert une démonstration pour le moins convaincante. Comme ça, il avance. Comme ça, il recule. Comme ça, il s'arrête. Fa. Cile.
Facile, sauf quand on est moi. Il faut dire que le courant ne passait pas entre ce cheval et moi. Aussitôt en selle, je l'ai senti reculer. Je soupçonne que la barrière de la langue nous éloignait. Après dix minutes, je l'ai entendu penser, je le jure. Il s'est dit que c'est lui qui devait prendre le contrôle. Sans broncher, il a suivi le chemin qu'il suivait probablement tous les jours sans porter attention aux directives que je lui donnais.
Blâmons mon incompétence. Et soyons honnêtes, c'était mieux comme ça. Surtout quand notre guide a ordonné le trot qui, dans ma tête, constituait un galop très, très rapide. Pendant un instant, je me suis senti comme dans un western américain. Pas à cause du cheval, mais à cause du contact avec la nature.
Le trot avait été commandé pour monter un chemin à flanc de montagne. Au fur et à mesure que nous montions, happés par le vent et toujours pas trop à l'aise pour contrôler les rebonds sur la selle, nous pouvions observer des collines qui se dévoilaient tout autour. L'horizon était verdoyant et relativement sans signe de civilisation. Y'avait un petit quelque chose de liberté dans ces secondes magiques.
À la fin du trot se trouvait une cabane, une fabrique de cachaça. La cachaça est une eau de vie produite avec la canne à sucre et qui sert de base pour la caïpirinha, un cocktail d'origine brésilienne.
Pour le néophyte qui ne consommait aucun alcool, tout était impressionnant. De mon point de vue, nous nous trouvions au milieu de la jungle dans une toute petite fabrique artisanale, mais tout de même bien organisée. Nous avons vu le processus pour écraser les tiges de canne à sucre dans l'objectif d'en retirer le jus, de même que le processus de fermentation.
On nous a offert de goûter la cachaça pure, directement sortie du réservoir de fermentation. On nous a aussi amenés à la boutique qui, franchement, ne pouvait être visitée qu'en grande partie par les touristes.
On nous a donné cinq autres petites portions de cachaça, fabriquées sur place, pour nous faire découvrir celle parfumée à la cannelle, au caramel ou à trois autres saveurs qui m'ont échappé après avoir goûté les deux premières.
Quand notre guide nous a demandé de retourner à nos chevaux, je me suis passé la réflexion qu'alcool et équitation ne faisaient probablement pas bon ménage. Notez que nous n'étions pas réellement éméchés, quand même, mais une pause un peu plus longue aurait été bienvenue.
J'ai pardonné à mon cheval de ne pas m'écouter et je l'ai laissé suivre la parade pour rentrer. Il ne faut jamais conduire quand on a consommé...
Suivez mes aventures au www.jonathancusteau.com