Le scénario de la maison Mélaric pourrait se répéter en Estrie

Les centres d'hébergement offrant des services en toxicomanie de l'Estrie peinent à joindre les deux bouts. La fermeture du centre Renasci à East Angus à la fin de l'été 2015, puis celle récente de la maison Mélaric dans les Laurentides illustre une situation qui pourrait survenir dans les autres centres du même type en Estrie.


<p>Robin Fortier</p>

Robin Fortier

(Archives La Tribune/Archives La Tribune)

Une analyse du seuil de rentabilité commandé par l'association provinciale des organismes en dépendance (APOD) a été remise en novembre 2015 à la ministre déléguée à la Santé du Québec, Lucie Charlebois.

«Le seuil de rentabilité pour une maison comme la nôtre est de 56 $ à 60 $ par jour alors que nous en recevons 49 $. Nous réussissons à survivre parce que nous sommes au maximum de notre capacité. Cependant, si notre clientèle baisse, nous serons en sérieuse difficulté. Nous sommes en mode survie», explique Robin Fortier du Domaine Orford.



L'analyse réalisée à la suite de diagnostics organisationnels des cinq centres de l'Estrie soutient que «certains d'entre eux étaient à la limite de leurs capacités financières et entrevoient une fermeture à plus ou moins court terme».

Ce sont des coupes à l'aide sociale faisant passer les montants mensuels de 747 $ à 200 $, situation pour la majeure partie de la clientèle des centres de thérapie, qui ont entraîné les frais qui leur sont demandés pour les services rendus.

Robin Fortier explique que les services peuvent être maintenus grâce au dévouement de son personnel.

«Nous manquons de ressources. Les intervenants travaillent très fort, mais ils vont finir par se brûler en raison de ces coupures. À 13 $ ou 14 $ de l'heure, leur salaire est bien en deçà de ce qu'ils pourraient gagner dans des conditions normales», soutient Robin Fortier.