« Avec ses fonctionnalités et applications à l'infini, le téléphone intelligent est un outil pratique et quasi indispensable à tous les instants. On se sent même dans l'obligation de répondre à tout appel ou tout message dans la minute, sinon la seconde près », constate Paul Tear, agent préventionniste à la Régie de police Memphrémagog.
Voilà pourquoi M. Tear a décidé de mettre en branle une campagne de sensibilisation qui cible précisément la clientèle des 16-24 ans, laquelle est particulièrement attachée au téléphone intelligent.
Pour mener à bien son projet, l'agent préventionniste de la Régie de police Memphrémagog a obtenu la collaboration d'un groupe d'étudiants en techniques policières du Cégep de Sherbrooke et des Cantonniers de Magog midget AAA de Magog.
Dans la vidéo, on voit un hockeyeur qui prend le risque de texter en plein coeur d'un match. Il reçoit évidemment une solide mise en échec et tombe étendu sur la glace. Un automobiliste commettant la même imprudence est quant à lui impliqué dans un violent face-à-face.
« Si le cellulaire n'a pas sa place sur la glace, pourquoi est-ce qu'on le prendrait en voiture? », demande Pierre-Luc Lafrance, un des étudiants en techniques policières associés au projet.
Inattention coûteuse
Selon Paul Tear, une personne qui envoie un texto en conduisant sa voiture quitte habituellement la route des yeux durant un minimum de cinq secondes. « À 100 kilomètres à l'heure, dans un tel laps de temps, tu peux franchir deux longueurs de patinoire. Et on ne compte même pas le temps pour freiner », mentionne Paul Tear.
Conseillère en sécurité routière à la Société de l'assurance automobile du Québec, Marie-Ève Laforest remarque que 99 pour cent des Québécois savent que l'utilisation du téléphone est dangereuse et illégale lorsqu'on se trouve au volant d'une voiture. Mais elle sait pertinemment qu'il faudra encore des années avant que les plus récalcitrants rentrent dans le rang.
Jeune conductrice, Catherine Goyette reconnaît pour sa part avoir vécu une sortie de route en raison d'une courte distraction causée par son téléphone. « Il ne faut pas attendre d'être dans le fossé avant d'apprendre à ne pas texter en auto », estime-t-elle.
Fréquentant l'école secondaire de la Ruche à Magog, Charlie Labonté estime que la campagne de sensibilisation lancée à Magog, hier matin, sera efficace. « C'est parmi les meilleures que j'ai vue, indique-t-elle. C'est important de faire quelque chose. Il y a trop de décès reliés au cellulaire au volant. »