En période estivale le centre de vacances fourmille de centaines d'enfants, mais le site devient plus silencieux à l'automne. Une période rêvée pour mettre à profit des espaces vacants. « C'est dans nos gènes, nous les Québécois, d'accueillir des migrants et je crois que nous avons ici une belle opportunité de faire tomber des préjugés. C'est gens-là quittent leur pays pour améliorer leur sort en laissant tout derrière soi et prendre la chance de vivre ailleurs avec le risque de mourir entre les deux. Je ne peux pas demeurer insensible à leur démarche. »
Il faut dire que l'accueil de résidents étrangers faisait déjà partie des nombreux projets de la mairesse, notamment afin de pallier le manque de main-d'oeuvre dans les industries de la région, dont celles de Waterville qui comptent 1200 emplois manufacturiers. « Quand on me parle des besoins de main-d'oeuvre dans la MRC de Coaticook, je me dis que l'immigration est peut-être notre planche de salut », déclare Nathalie Dupuis.
Ouverture du Camp Val-Estrie
« On suit le dossier de très près et il est évident que pour nous c'est quelque chose de possible, affirme Josianne Arès, directrice générale du Camp Val-Estrie. Reste à savoir dans quelles mesures on peut le faire rapidement, efficacement et adéquatement. Ce n'est pas tout de lever la main, il faut rendre le service. »
« Il est certain que pour les migrants, ça leur ferait une saprée belle transition de passer par le Camp Val-Estrie, dans un super beau site où il y a de la place pour les enfants. Un endroit organisé pour accueillir des groupes. Nous serions très heureux de contribuer, mais nous verrons dans les prochains jours quels sont les plans de la Ville de Sherbrooke », conclut Mme Arès.
Même si le SANC privilégie Sherbrooke en raison des nombreuses démarches administratives, Mme Orellana souligne qu'il faut attendre des précisions sur le nombre de réfugiés attendus. « Tout dépendra du nombre de personnes qui viendront », souligne-t-elle en ajoutant que l'option de Waterville s'ajoute à l'éventail de scénarios. « C'est très sympathique de faire signe, de lever la main », lance-t-elle.
Interrogée sur les propos de la ministre Kathleen Weil, qui juge irréaliste l'arrivée d'environ 6000 réfugiés syriens au Québec d'ici la fin de l'année, Mme Orellana croit pour sa part qu'il est possible de le faire.
« Je pense que c'est un bon défi, mais c'est probablement faisable, avec la mobilisation et les ressources. » Elle rappelle que les différents organismes oeuvrant auprès des réfugiés et des personnes immigrantes ont développé une grande expertise. « Ce n'est pas la première vague de réfugiés que l'on reçoit, on sait comment livrer la marchandise. »
Treize municipalités québécoises ont été ciblées pour l'accueil de réfugiés, dont Sherbrooke, Drummondville et Victoriaville. Avec Isabelle Pion