À l'instar du Service d'aide aux Néo-Canadiens (SANC) et d'autres organismes, la clinique attend de voir combien de réfugiés arriveront à Sherbrooke. Le nombre et la fréquence de leur arrivée auront un impact sur l'offre de soins. S'ils arrivent nombreux en peu de temps, la clinique pourrait devoir « raccourcir certaines étapes » afin de voir les gens plus rapidement. « La priorisation des dossiers risque de devenir plus importante, souligne M. Chabot, qui est aussi cadre intermédiaire au CIUSSS de l'Estrie CHUS. « Certains dossiers sont moins urgents que d'autres. »
« Maintenant, on est capable d'y aller sans prioriser les cas urgents. Ça demanderait une priorisation accrue. On risque d'avoir un délai, une liste d'attente. »
Comme on retrouve une autre clinique de réfugiés à Granby, Sherbrooke pourrait se tourner vers elle au besoin afin d'accueillir un peu plus grand nombre de gens, évalue M. Chabot. « On va peut-être voir une réorganisation des arrivées (...) pour ne pas engorger le système de santé... » Il espère également que les budgets soient ajustés en conséquence. « Ça ne se fera pas à coût zéro », souligne-t-il.
La clinique travaillait déjà en collaboration avec le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion (MIDI) du Québec pour l'offre de services.
« Tous les réfugiés qui arrivent ici doivent passer à la clinique », indique M. Chabot. Un « bilan de santé » est réalisé par un infirmer, de même qu'un bilan de « bien-être » par un travailleur social, où l'on évalue notamment les traumatismes de la personne. Le personnel va parfois traiter différentes carences ou pathologies. Ensuite, les patients verront parfois un médecin, une nutrionniste ou d'autres professionnels.
Est-ce que la majorité des réfugiés souffrent de stress post-traumatique à leur arrivée? « Je vous dirais que ce n'est pas la majorité de nos interventions. Juste d'avoir quitté la région, de se retrouver dans un milieu sécuritaire, ça règle beaucoup de choses, ça diminue beaucoup la tension et le stress. » « Il y en a qui ne développeront jamais de stress post-traumatique, même s'ils ont vécu les atrocités et la violence. Il y a beaucoup de résilience chez ces gens-là. » N'empêche qu'il suffit parfois d'un bruit dans le quartier pour raviver de mauvais souvenirs, souligne M. Chabot. Depuis le début de l'année 2015, la clinique a accueilli une cinquantaine de Syriens.