« À Sherbrooke, il y a une ouverture. Les débats se font très bien. Dans d'autres villes, ils ont des histoires où les directeurs généraux font des mises en demeure aux élus. Ici, chacun peut se faire entendre », commente Vincent Boutin.
Malgré les divergences « nous sommes capables d'avoir une vision pour notre ville pour que le citoyen soit gagnant. Nous sommes capables de projeter Sherbrooke dans l'avenir. Nous poussons tous pour le même objectif », mentionne Danielle Berthold.
« La grande qualité du conseil réside dans la divergence d'opinions. Il y a une certaine forme de respect. Nous sommes capables de nous parler dans le décorum et les décisions se prennent à la majorité pour l'ensemble des projets. Nous allons aussi chercher les connaissances de chacun des conseillers pour chaque décision. Nous provenons de champs de compétence divers. Il y a des ingénieurs, des spécialistes en environnement, en économie, en web. Ça alimente le débat », avance pour sa part Christine Ouellet.
Hélène Dauphinais abonde dans le même sens. « Il y a une expertise variée autour de la table, tellement que j'aimerais qu'elle s'exprime plus parce que c'est une force d'avoir des provenances diverses. Certains interviennent dans des dossiers avec des angles auxquels on n'avait pas pensé. »
« On ne pense pas tous pareil. Les citoyens apprécient avoir des éclairages différents et il est important qu'il n'y ait pas de clans », convient Annie Godbout.
Ironiquement, les élus jugent que la lacune du groupe réside également dans les relations qu'ils entretiennent entre eux.
« Il n'y a pas une grande synergie. Quand il y a de gros projets, il n'y a pas d'effervescence qui montre que nous sommes fiers de nos décisions. À l'intérieur du conseil, le canal de communication n'est pas évident. Il est difficile d'implanter une cohésion et parfois, certains éléments deviennent plus personnalisés. On n'est plus dans le débat de fond, mais dans l'attaque. Il faut dépersonnaliser les dossiers. C'est là que ça devient difficile. À cause de ça, on perd du temps », illustre Mme Ouellet.
« La lacune, c'est qu'en général, nous n'avons pas tous les mêmes intérêts », résume Danielle Berthold.
Le conseil aura par ailleurs beaucoup de pain sur la planche pour les deux prochaines années. Il suffit de penser à l'aéroport, à la réforme de la gouvernance qu'il faudra compléter, au pont des Grandes-Fourches et au boulevard René-Lévesque. Dans plusieurs cas, rappelle Mme Berthold, les décisions ne relèvent pas que de la Ville. « Je doute que nous ayons le temps de tout faire dans les deux prochaines années. »
Qu'à cela ne tienne, Vincent Boutin continuera de pousser ses dossiers. « Je ne prioriserai pas un seul dossier. Je vais tous les pousser au maximum, mais j'ai appris à doser mes attentes. »
Annie Godbout mettra la sécurité dans les rues et le rôle de l'élu au coeur de ses attentes. « Nous traitons des dossiers de plus en plus complexes et nous avons peu de temps pour nous préparer, pour réfléchir et pour faire des recherches. »
« Il faut continuer à marteler qu'il faut répondre aux besoins des citoyens, qu'il faut bien choisir les priorités parce que ce n'est pas vrai qu'on peut tout faire », mentionne pour sa part Hélène Dauphinais.