Une autre étape vers une SDC au centre-ville

Le processus de création d'une société de développement commercial au centre-ville de Sherbrooke a été enclenché en juin, avec l'aval du conseil, si bien qu'une requête officielle, signée par un nombre suffisant de contribuables du district concerné, a été déposée le 13 octobre. On y apprend que la SDC aurait ses locaux au 178 de la rue Wellington Nord.

Les commerçants du centre-ville ont reçu ou recevront au cours des prochains jours une lettre pour les informer de la création d'une société de développement commercial (SDC) au centre-ville de Sherbrooke. Un registre sera ouvert le 10 novembre à l'hôtel de ville, entre 9 h et 19 h, pour ceux qui souhaitent s'opposer à cette création.


Rappelons qu'une pétition pour la création d'une SDC avait été déposée au conseil municipal en janvier. Le processus de création de l'organisation a été enclenché en juin, avec l'aval du conseil, si bien qu'une requête officielle, signée par un nombre suffisant de contribuables du district concerné, a été déposée le 13 octobre. On y apprend que la SDC aurait ses locaux au 178 de la rue Wellington Nord.

La greffière doit donc acheminer dans les 45 jours suivant le dépôt de la requête un avis pour informer les contribuables qu'un registre sera ouvert. L'avis a été expédié aux 511 établissements d'entreprise concernés. Si au moins 62 signatures sont recueillies le 10 novembre, le conseil municipal devra ordonner la tenue d'un référendum. Autrement, la requête sera approuvée, la SDC deviendra une personne morale et les commerçants ayant reçu une lettre seront automatiquement membres de l'organisation. Une cotisation annuelle de 300 $ leur sera imposée. La Ville de Sherbrooke assurera la perception de cette somme.

L'acuponctrice Michelle Corcos, du Centre de santé Symbiose, rue Alexandre, sera de ceux qui signeront le registre. Elle s'inquiète d'ailleurs de la création prochaine d'une SDC, et surtout, de la cotisation qui lui sera imposée. «On dirait qu'ils veulent passer ça en douce. J'ai eu vent à un certain moment de la formation de l'Association des gens d'affaires, mais je suis allée à la rencontre et j'avais l'impression de déranger en posant mes questions. Parmi les travailleurs autonomes de notre clinique, je suis la seule qui a pris la peine de lire la lettre que nous avons reçue et de comprendre les implications.»

Mme Corcos craint d'être délaissée dans la future SDC. «Ce qu'on perçoit, c'est une gang de la rue Wellington qui veut organiser des choses sur leur rue, mais les autres ne se sentent pas impliqués. Pourquoi cotiserions-nous? Pour qu'ils développent encore plus la rue Wellington? Est-ce qu'on a un plan pour les poqués du centre-ville? Je ne tripe pas à voir de la drogue et des prostituées sur la rue Alexandre, mais au moins, il y a des ressources. Est-ce qu'on ne fera que déplacer le problème? Ils pourraient se demander pourquoi nous ne sommes pas membres de leur association au lieu de nous forcer à y adhérer. J'ai peur que peu de monde soit au courant», dit-elle en faisant référence à l'Association des gens d'affaires du centre-ville, qui se métamorphosera en SDC.

Michelle Corcos attend toujours d'être convaincue du bienfondé de la SDC. «Ça pourrait être une bonne idée, mais de faire payer par tête de pipe, ça va nous coûter trop cher.»

En juin, le président de l'Association des gens d'affaires du centre-ville, Jean-François Bédard, expliquait sa vision. «Ça fait trois ans que l'Association regroupe une cinquantaine de commerçants qui mettent de l'argent dans un panier pour dynamiser le milieu. Nous avons fait des choses qui ont marché et nous avons commencé à avoir des demandes de gens de la côte King et de la rue Alexandre, mais nous n'avions pas les moyens d'y investir. [...] Nous voulons faire rayonner le centre-ville, qui a des rivières, un lac, une belle architecture. La SDC nous donnera les moyens de nos ambitions.»