Cette fois aura été la bonne pour M. Paradis, qui a été député de Brome-Missisquoi de 1995 à 2006. Après sa défaite, il avait bien tenté un retour sur la scène politique en 2008 et en 2011, mais sans succès.
Hier, dès les premières minutes du dépouillement, l'avocat a rapidement creusé son avance sur sa plus proche rivale, la néo-démocrate Catherine Lusson. Il a été déclaré vainqueur vers 22 h 35.
Lorsque ses nombreux partisans réunis au resto-bar L'Interlude de Bedford ont appris qu'il devenait député, ils ont scandé son prénom durant de longues secondes.
Denis Paradis, qui revient donc à la Chambre des communes après une absence de 10 ans, s'est dit « très ému ». « Quand une majorité de personnes vous fait confiance, il n'y a pas de plus belle job. Et c'est un sentiment tout à fait extraordinaire. Je revis ça ce soir, parce que je l'avais vécu dans le passé, mais avec beaucoup plus d'intensité », a-t-il confié, les larmes aux yeux.
Ses priorités seront, évidemment, la santé des deux lacs internationaux du Québec - Champlain et Memphrémagog -, mais aussi la famille et les infrastructures, parmi lesquelles se trouve le train reliant Montréal à Bromont, Magog et Sherbrooke. « Tout ça, on va pouvoir mettre ça sur les rails dès le début! »
Interrogé sur son intérêt à devenir ministre, il a rappelé que le plus beau travail était celui de député, « Je vais faire partie du caucus, c'est sûr! Mais on ne spéculera pas ce soir », a-t-il répondu, entouré de membres de sa famille et de proches provenant de partout dans la circonscription, notamment de Magog et de Venise-en-Québec. Ne manquait que son frère, Pierre Paradis, député provincial et ministre de l'Agriculture, qui avait dû se rendre à Québec plus tôt que prévu.
Lusson bonne deuxième
Déception et incompréhension. Ce sont les deux sentiments qu'éprouvait la candidate néo-démocrate Catherine Lusson après avoir encaissé sa défaite. «Je ne comprends pas que la vague ait changé de côté. Tant à travers le pays qu'ici dans la circonscription. Mais la démocratie a parlé, alors il faut s'en remettre à la volonté des électeurs », a-t-elle confié.
Celle qui croyait être en mesure de se tailler une place à la Chambre des communes se dit amère qu'une majorité d'électeurs aient voté de façon stratégique, a-t-elle analysé.
Mme Lusson estime que le moment charnière de la campagne s'est articulé autour du vote à visage découvert. «Dès que les conservateurs ont commencé à mener une campagne négative avec le port du niqab pour voter, il y a eu un changement d'attitude au sein de la population. C'était palpable. Les attentes envers le NPD étaient très élevées à ce moment-là. Et c'était l'inverse pour les libéraux, qui étaient loin en arrière dans les sondages. Mais il faut croire que le vent a tourné », a-t-elle mentionné.
La candidate néo-démocrate a toutefois trouvé du positif dans sa première expérience en politique. «J'ai adoré rencontrer les gens. C'est avant tout pour eux que je me suis lancée comme candidate dans Brome-Missisquoi. Est-ce que je me présenterais à nouveau? Je ne sais pas encore. Mais une chose est certaine, j'ai vraiment tout donné dans cette longue campagne. De ce côté, je ne peux pas avoir de remords. »
Au moment de mettre sous presse le candidat du Bloc Québécois, Patrick Melchior, détenait le troisième rang avec 16,4 % des voix. Il n'a pas été possible d'obtenir les commentaires de M. Melchior, qui passait la soirée à Magog.
Onze pour cent des électeurs de Brome-Missisquoi ont accordé leur confiance au représentant du Parti conservateur, Charles Poulin. Cindy Moynan du Parti Vert a récolté 2,3 % des votes.
Le candidat de Forces et démocratie, Patrick Paine, fermait la marche avec 0,4 %.
Avec la collaboration de Cynthia Laflamme et Jean-François Guillet.