Harper quitte son poste de chef

Stephen Harper démissionne sans le dire à voix haute.


Après avoir subi une amère défaite aux mains de celui qu'il avait qualifié de « poids plume », le chef conservateur abandonne la tête de son parti. C'est ce qu'on a pu comprendre à la lecture d'un communiqué du président du Parti conservateur du Canada, John Walsh.

« J'ai parlé au premier ministre Stephen Harper et il m'a demandé de m'adresser au nouveau caucus parlementaire élu afin de nommer un chef intérimaire, et à l'exécutif national afin d'entreprendre le processus de sélection du chef en vertu de la constitution du Parti conservateur du Canada », écrit M. Walsh dans un communiqué distribué quelques minutes avant l'arrivée de M. Harper au rassemblement des militants conservateurs à Calgary.



Mais dans un dernier élan kafkaïen, le premier concerné n'en a pas dit un mot lors de son discours pour concéder la victoire au chef libéral Justin Trudeau.

« Nous avons tout mis en jeu, nous avons tout donné et nous ne regrettons absolument rien », a déclaré M. Harper.

« La déception que vous ressentez est ma responsabilité à moi seul », a-t-il admis.

Le premier ministre sortant a prononcé son très court discours devant une minuscule foule.



Comme les troupes conservatrices s'attendaient au pire, on avait réservé une salle bien plus petite qu'aux trois élections passées au centre des congrès de Calgary. Moins de 300 militants étaient là pour applaudir la sortie du chef conservateur.

Cette étrange sortie en a laissé plus d'un pantois.

Ses ministres sortants Jason Kenney et Michelle Rempel qui étaient sur les lieux du rassemblement ne pouvaient offrir aucun éclaircissement.

Plus tôt dans la soirée, M. Kenney, que plusieurs voient comme le probable successeur de M. Harper, blâmait le « ton » de son parti pour la défaite. « Nous avons besoin d'un conservatisme plus ensoleillé, plus optimiste », a dit M. Kenney, parlant d'un gouvernement « trop agressif » qui a déçu « certains électeurs ».