Les syndicats réclament l'appui de la population

Les syndicats du secteur de l'éducation de la CSQ se préparent en vue de la première journée de grève prévue le 28 octobre. Les leaders syndicaux réclament l'appui de la population. Sur la photo, à l'avant-plan, le président par intérim du SPTA-CSQ, Mathieu Couture, et à ses côtés Daniel Jobin, secrétaire-trésorier du SEE, et Julie Dubois, présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire. 

Même si certains peuvent voir des avancées à la table des négociations, les enseignants maintiennent le cap : ils seront en grève à l'instar de leurs collègues du front commun, le 28 octobre. En Estrie, des milliers de membres du monde de l'éducation débraieront lors de cette journée. En conférence de presse vendredi, des syndicats de la CSQ ont invité la population à se joindre aux piquets de grève dans moins de deux semaines.


« On s'est donné un défi : convaincre la population de la pertinence de nos revendications (...) On espère de tout coeur les voir sur les lignes de piquetage le 28 octobre », a commenté Mathieu Couture, président par intérim du Syndicat du personnel technique et administratif (SPTA-CSQ) de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS).

On apprenait cette semaine que d'importantes demandes ont été abandonnées par la partie patronale dans le milieu de l'éducation. Québec renonce à augmenter le nombre d'heures de la semaine de travail des enseignants de 32 à 35 heures, de même qu'à l'augmentation des ratios de la 4e à la 6e année du primaire.



« Depuis quelques jours, oui il y a eu des avancées dont on parle beaucoup dans les médias. Cependant, si on prend toutes ces avancées-là, on est encore en arrière du statu quo... Ça, ça veut dire la situation présentement dans les écoles, où tout le monde est d'accord pour dire que ça n'a pas de bon sens. Pour le 28 octobre, les professeurs sont toujours très motivés. Même si ce qu'il y a sur la table est moins pire, c'est encore moins bon que ce qu'il y a dans nos écoles. Il faut se rappeler en plus que depuis quelques années, c'est un milliard de moins qui est investi en éducation. On ne parle pas des négociations avec les enseignants, on parle des coupes aux commissions scolaires », a fait valoir le secrétaire-trésorier du Syndicat de l'enseignement de l'Estrie (SEE), Daniel Jobin.

Le président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l'Université de Sherbrooke (SCCCUS-CSQ), André Poulin, a offert son appui à ses collègues du milieu de l'éducation. Comme le SCCCUS a une nouvelle convention collective et qu'il n'est pas question de grève, les membres manifesteront.

« C'est un appui symbolique, mais il faut dire que dans notre convention collective, il reste l'aspect du salarial qui sera rouvert lorsque les paramètres salariaux gouvernementaux seront connus. En ce sens-là, les négociations auront un impact sur nous. Présentement, c'est 0 %. Mais si les négociations débouchent sur une ouverture, peut-être un pourcentage gagné, ça va aussi être utile. »

Les chargés de cours de l'UdeS sont eux-mêmes touchés par les compressions en éducation, notamment en termes de cours offerts au sein de l'institution.



Rappelons que les étudiants de premier cycle de la faculté d'éducation de l'UdeS seront eux aussi en grève en même temps que les syndicats du front commun. Les dates prévues sont les 28 octobre, 12 et 13 novembre, de même que du 1er au 3 décembre.

Les syndicats feront un décompte à compter du 21 octobre et tenteront de faire connaître les enjeux des différents groupes d'employés par l'entremise des médias. Le front commun, qui réunit 400 000 employés de la province, réclame au moins 13,5 % d'augmentation sur trois ans, tandis que Québec offre un gel salarial pour les deux premières années et une augmentation de 1 % au cours des trois années subséquentes.

À la CSRS, on indique que si les dates restent les mêmes et que tous les syndicats débraient en même temps, les services de garde seront vraisemblablement fermés. La CSRS doit communiquer avec les parents cette semaine.

Elle dit toujours attendre les consignes du gouvernement pour savoir si les journées perdues devront être reprises.