Mulhouse, c’est une ville à taille humaine. Sur l’avenue de Colmar, une large rue où transitent les trams, la circulation est rarement dense. Les trottoirs ne sont jamais bondés non plus. À première vue, quand on arrive à Mulhouse, on se croit presque arrivé en plein centre d’un quartier résidentiel.
Sans grand étonnement, j'ai appris que les touristes négligent souvent Mulhouse, lui préférant Colmar, Bâle et Strasbourg, toutes situées à proximité. La proximité des frontières suisse et allemande précipite parfois la fuite des visiteurs, avides de découvrir deux nouveaux pays dans une même lancée.
Mulhouse, c'est parfait pour flâner, pour prendre son temps et aller à la rencontre de l'autre. On y trouvera bien quelques particularités, comme la place de la Bourse, une des rares places publiques triangulaires de la France, ou, à un jet de pierre de là, un complexe d'appartements et de commerces parfaitement circulaire. On dit qu'il n'en existe que très peu dans toute la France.
Bien sûr, on ne passera pas des heures à les contempler, pas plus qu'on ajoutera une semaine à notre itinéraire pour nous imprégner de l'ambiance de cette ville qui fut, à un certain moment une république indépendante. Mais il y a quand même un pan d'histoire intéressant à explorer en quelques jours.
Ce pan d'histoire, on le trouve par exemple à la place de la Réunion, où l'immense cathédrale typique de ce genre d'endroit public, est en fait un temple protestant. Un fait rare sur une place publique principale. Il s'agit par ailleurs de l'édifice protestant le plus haut de France. Tout juste à côté, le vieil hôtel de ville est couvert de murales et, le diable étant dans les détails, on s'amusera du klapperstein, aussi appelée « pierre des bavards », qu'on plaçait au cou des commères...
Dans la rubrique de la flânerie, il est agréable de s'attarder dans la cité ouvrière, véritable secteur résidentiel où on aperçoit la vie quotidienne entre les maisons entassées les unes sur les autres. Le caractère multiculturel de Mulhouse, qui compte des citoyens provenant de plus d'une centaine de pays, se fait sentir. Les enfants jouent au ballon dans la rue pendant que les adultes cultivent le jardin devant la résidence.
De là on aboutit aux anciennes usines de textile, toutes de briques rouges construites, avec leurs immenses cheminées. Les photographes en herbe apprécieront probablement le caractère délabré des édifices où le passé meurt lentement au profit de la modernité. Pas étonnant que des artistes aient récupéré une de ces anciennes usines pour en faire leur atelier...
Il y a aussi tous ces endroits où je n'ai pu m'aventurer, comme la Cité du train, qui constitue le plus grand musée ferroviaire d'Europe, où le musée de l'impression sur étoffe, le plus important centre d'images textiles au monde. L'impression sur textile y est très populaire et, lors de notre passage, le modèle en vigueur pour la prochaine année a été dévoilé.
Le parc aux sculptures, moderne et composé de deux bassins d'eau, me semblait parfait pour un jogging matinal. La piste cyclable traversant toute l'Europe passe d'ailleurs par Mulhouse et longe ces bassins pour poursuivre sa route vers la Suisse.
On dit que Mulhouse se drape de ses plus belles étoffes et de ses plus belles lumières à l'approche de Noël. Il me faudra peut-être y repasser pour fuir le brouhaha des grandes villes.
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