À vrai dire, l'objectif de Sébastien Roulier est de courir sans arrêt pendant 24 heures. «Dix-huit montées, c'est ce que j'aurai besoin pour atteindre l'altitude du mont Everest, mais je serai plus gourmand. Pour me rendre à 20 montées, je devrai conserver une moyenne de 1 h 12 min par montée, ce qui est nettement à ma portée. Il ne fait aucun doute que je peux retrancher plusieurs minutes à cette moyenne et prendre moins d'une heure pour chaque ascension. Mais je dois aussi jouer la carte de la prudence et me rappeler que 24 heures, c'est long», fait valoir le pédiatre intensiviste du CHUS.
Confiant
Roulier a l'habitude des grandes distances, lui qui est devenu un spécialiste des courses en sentiers. De marathonien à ultra-marathonien, l'athlète sherbrookois fait partie de la catégorie de ces coureurs qui n'ont rien à leur épreuve. Son palmarès est fort impressionnant avec des courses qui s'étirent jusqu'à 160 km et la plupart du temps dans des conditions extrêmes. Dans ses préparatifs en prévision de sa prochaine aventure au mont Orford, Sébastien Roulier s'est payé le mois dernier une sortie à l'entraînement de 19 heures, en pleine noirceur, dans les montagnes Blanches au New Hampshire.
Aussi bien dire qu'il n'a rien négligé pour sa prochaine sortie. «Je ne suis pas réellement inquiet. Une blessure, c'est à peu près tout ce qui pourrait m'arrêter. Mais ce n'est pas quelque chose d'impossible, surtout dans les descentes. C'est là que les muscles ont tendance à nous fausser compagnie. Pour le reste, je suis prêt à toutes les éventualités», souligne Roulier dont la tête fourmille constamment de projets.
«Ce défi que je me lancerai à Orford, c'est aussi en préparation de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc, cette course mythique et incomparable de 170 km que j'envisage mettre à mon agenda en 2016.»
De la compagnie
Sébastien Roulier aura de la compagnie pour l'encourager, même la nuit. «J'en entends parler beaucoup et le fait que ça se fera dans le cadre de la Flambée des couleurs donnera un sérieux coup de pouce. Le plus drôle, c'est que je pensais me lancer dans cette aventure sans trop faire de bruit et en solitaire. De fil en aiguille, c'est devenu un gros événement avec l'association avec Leucan», relate le coureur de 40 ans.
L'activité servira à amasser des fonds pour Leucan qui supporte les enfants atteints du cancer. Sur place, en échange d'un don, les gens pourront se joindre à lui et l'aider à bâtir un cairn au sommet de la montagne. «À chaque montée je transporterai une roche avec moi pour la déposer au sommet. Les gens seront invités à faire de même. Je verrai le cairn prendre de l'expansion tout au long de la journée. Ce sera motivant. Ce sera un geste de solidarité pour tous les enfants atteints d'un cancer. Une démonstration de la force de ces enfants malades», estime Roulier.
Le coup de départ du Défi sera donné à midi samedi.
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