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J'ai beau me promettre de les tester tous, j'ai un peu le sentiment de renoncer à ma flexibilité quand je prévois une rencontre plusieurs jours d'avance. J'ai tendance à faire confiance à la spontanéité du hasard et aux rencontres que j'effectue souvent à l'auberge de jeunesse.
Le couchsurfing permet par exemple de passer la nuit chez des individus qui offrent gracieusement un divan ou un lit disponible dans leurs logis. C'est gratuit, souvent à l'extérieur des sentiers battus, et on rencontre des gens qui ont envie de s'ouvrir aux étrangers. Les couchsurfeurs ont tendance à détester qu'on prenne leur logement pour des hôtels à faible coût. Ils veulent échanger.
Il reste que ce n'est pas toujours évident de trouver le match parfait. Mes quelques tentatives ont été infructueuses et j'ai fini par me rabattre sur les auberges de jeunesse. À défaut d'y trouver un lit, j'y ai déniché un guide du tonnerre, une fois, en Nouvelle-Zélande.
Pas le temps de tergiverser, j'ai lancé une seule ligne à l'eau. James, photographe, un peu artiste, semblait avoir accueilli plusieurs voyageurs avant moi, dont certains québécois. Nous nous sommes croisés dans un café pour voir s'il valait la peine de perdre notre temps ensemble. Concept étrange mais essentiel pour le voyageur.
James m'a finalement offert exactement ce que je demandais : voir Auckland là où peu de touristes s'aventurent. Il m'a emmené dans son quartier de Devonport, de l'autre côté de la baie, pour longer la grève pendant un long moment. Nous avons grimpé un cap pour voir les îles à l'horizon.
Il m'a pointé le volcan endormi de Rangitoto, où on aboutit en prenant un des quelques traversiers qui assurent les transports chaque jour. « J'y vais au moins une fois chaque année. S'il fait beau demain, on peut y aller ensemble », a lancé James.
Nous avons traversé le quartier résidentiel, les terrains de basket et de cricket où les enfants s'amusent les jours de congé et nous avons gravi le petit mont Victoria pour un autre coup d'oeil sur la ville.
Pour remercier mon guide impromptu, je lui ai offert le repas : un fish n' chips traditionnel dans un boui-boui qui les emballe encore dans du papier journal. James a paru étonné que je lui demande conseil pour choisir le poisson qu'on nous servirait. Sur le menu, aucun des noms ne m'était familier. Pas de saumon, pas d'aiglefin. J'étais à l'autre bout du monde après tout.
« Choisis-en un. Ce ne sont pas des poissons bien spéciaux », a-t-il soufflé. Il faut croire que ça dépendait des points de vue.
Le lendemain, j'ai repris le traversier pour procéder à l'ascension de Rangitoto, une oasis que les Néo-Zélandais tentent de protéger en interdisant d'y transporter des animaux ou d'y laisser des déchets. Les quelques maisons coquettes au coeur de cette île ne sont que des chalets qui ne sont pas occupés en permanence.
Le lit de pierres volcaniques, bien chaud lorsque chauffé par le soleil, n'est pas particulièrement invitant sur les sentiers. Il reste qu'à travers la végétation dense et les quelques éclaircies sur les berges, les endroits sont nombreux pour s'arrêter le temps d'un pique-nique. Au sommet, un observatoire a été aménagé alors qu'au pied du volcan, des plages presque désertes peuvent être explorées en paix.
Sans les bons conseils de James, je ne me serais probablement pas aventuré jusqu'à Rangitoto qui, pourtant, représente désormais pour moi un incontournable aux environs d'Auckland.
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