Rémunération des employés : Paquin saisit la balle au bond

La Ville de Sherbrooke est satisfaite d'être celle qui dépense le moins, parmi les grandes villes, en matière de salaires.

Comme par les années précédentes, la Ville de Sherbrooke reçoit positivement les résultats du classement compilé par le Centre sur la productivité et la prospérité HEC Montréal, même si elle demeure prudente. Le président du comité exécutif, Serge Paquin, apporte quelques nuances qui, selon lui, pourraient modifier la performance de la Ville dans un sens ou dans l'autre.


M. Paquin confirme les conclusions de l'étude quant au poids important de la rémunération dans les dépenses totales de la Ville.

« Le gouvernement a le pouvoir de légiférer pour décréter les conditions de travail de ses employés, mais dans les villes, ce n'est pas possible. Les municipalités n'ont pas non plus de cohésion entre elles pour les stratégies de négociation ou pour établir un cadre financier. Le maire plaide beaucoup en ce sens à l'Union des municipalités du Québec, mais il a peu de succès. Quand on voit ce qui se signe dans les autres municipalités en ce moment, c'est loin de nous aider. Nous avons un sérieux problème là pour contrôler les dépenses publiques. Il faut arrêter de creuser l'écart entre les employés municipaux et les autres catégories de travailleurs .»



En ce sens, la Ville de Sherbrooke est satisfaite d'être celle qui dépense le moins, parmi les grandes villes, en matière de salaires. «Dans le cas des cols blancs, on ne tient probablement pas compte du nombre d'heures travaillées. En été, l'horaire est de 32,5 h alors qu'il est de 33,45 le reste de l'année. Si on considérait cet élément, on occuperait un moins bon rang. Quant au salaire des cadres et contremaîtres, nous y amalgamons le salaire des professionnels, ce qui donne un total qui paraît plus bas que celui des autres villes et ce qui donne l'impression d'un taux d'encadrement plus élevé.»

Un certain biais

Serge Paquin mentionne par ailleurs que les données recueillies par le Centre sur la productivité peuvent contenir un certain biais puisque les municipalités ne comptabilisent pas chacun des postes de la même manière. Par exemple, les coûts en voirie, qui auraient grimpé de 19 % en cinq ans, placent Sherbrooke en milieu de peloton. «Là-dedans, nous incluons 1,5 M$ pour l'horticulture depuis 2011. Il y a aussi une portion d'administration de 1,1 M$ et 4 M$ liés à l'amortissement.»



Le président du comité exécutif s'explique mal la dixième place de Sherbrooke pour la collecte des matières recyclables par tonne métrique, où le chiffre de 501,74 $ par tonne semble inexact. «Nous ne comprenons pas cette donnée. Les dépenses ont été de 165,76 $ la tonne selon nos calculs», explique-t-il, chiffres à l'appui. «C'est sans compter la compensation de Recyc-Québec, qui ramène le coût net à 9,81 $ la tonne.»

Même chose pour la part du budget réservée à l'administration, qui, selon les calculs de la Ville, s'élèverait à 8,6 % plutôt que 15,1 %.

Quant à la dette, qui placerait Sherbrooke au 7e rang de son groupe de référence, M. Paquin apporte de nouvelles nuances. «Elle inclut les chiffres d'Hydro-Sherbrooke, qui représentent une centaine de millions de dollars. Elle inclut 38 M$ que nous avons empruntés pour renflouer les fonds de pension. Nous pensons toujours que nous sommes la deuxième ville la moins endettée, après Saguenay. Nous avons toujours comme objectif de ne pas être endettés plus que la valeur du budget annuel de la Ville.»

Enfin, M. Paquin confirme que les dépenses municipales augmentent à vitesse grand V, notamment en raison des exigences de plus en plus serrées du gouvernement du Québec. «Simplement pour appliquer le nouveau schéma de couverture de risque, ce sont 5 M$ supplémentaires en dépenses. »