Aide au Népal : «Il ne faut pas se piler sur les pieds»

L'ampleur de la catastrophe et de l'aide à apporter ont empêché le déploiement rapide des équipes canadiennes de secouristes sur le territoire népalais.


<p>Rémi Landry</p>

Rémi Landry

(Archives La Tribune/Archives La Tribune)

Les premières équipes «plus légères» ont pu s'y rendre dans les premiers jours suivant le tremblement de terre, mais il faut un certain temps au groupe d'intervention d'urgence en cas de catastrophe baptisé DART de se mettre en branle.

«Il faut comprendre que le DART arrive avec un hôpital et qui est autonome, capable de s'alimenter en électricité», explique Rémi Landry, professeur de politique appliquée à l'Université de Sherbrooke.



«Il y a aussi de l'équipement lourd de type travaux publics capable de réparer et de libérer des routes à transporter. Ça vient avec une équipe logistique et de sécurité. Il y a en plus un seul aéroport.»

'intervention d'un pays comme le Canada n'est pas de tout repos, ajoute le lieutenant-colonel retraité des Forces militaires canadiennes. Notre pays n'a pas d'ambassade sur les lieux, fait-il remarquer. Certains ont critiqué le temps que le fédéral a mis à apporter son aide sur place.

Tout le monde veut aider, mais «il ne faut pas se piler sur les pieds, dit le spécialiste des questions internationales. On doit établir les priorités. Il ne faut pas que les secouristes se nuisent.»

«Il faut que l'aide soit coordonnée avec les autorités gouvernementales. Des gens critiquent, mais c'est énorme à déployer. Tout dépend aussi des liens qui existent entre les deux pays. Il faut des fois passer par d'autres pays pour avoir des contacts.»



La réalité sur le terrain n'aide pas. Plusieurs infrastructures sont détruites. Des secteurs sont rasés, fait remarquer M. Landry.

On doit aussi examiner les aspects légaux de l'intervention. Les médecins canadiens doivent se prémunir contre les risques de poursuites à l'étranger en cas de décès d'un patient, note-t-il.

«C'est sans compter que la saison des pluies s'en vient. Ça risque de causer d'autres problèmes», ajoute-t-il.