On a toujours le choix de partir

Yan Bellerose, Angèle Vermette et leurs deux filles Céleste et Corail viennent tout juste de s'envoler pour six mois sur le sous-continent indien.

Trop cher! Pas le temps! Oui, mais les enfants... Les excuses comme celles-là sont nombreuses pour ne pas partir. Le couple formé de Yan Bellerose et Angèle Vermette, qui ont tous les deux la jeune trentaine, aurait eu toutes les raisons du monde de se prévaloir de cette excuse. Pourtant, ils ont mis le cap en début de semaine pour une épopée de six mois sur le sous-continent indien.


<p>Un des objectifs du voyage est de permettre aux enfants d'ouvrir les yeux sur les différences entre leur culture et celle du peuple indien.</p>

Un des objectifs du voyage est de permettre aux enfants d'ouvrir les yeux sur les différences entre leur culture et celle du peuple indien.

(La Nouvelle, Jonathan Custeau/La Nouvelle, Jonathan Custeau)

Le projet pourrait avoir l’air d’un voyage comme les autres si les deux amoureux n’emmenaient pas aussi leurs deux filles, Céleste, 11 ans, et Corail, bientôt 5 ans. Avec leurs deux frimousses, le sac au dos, le budget modeste et une planification minimum, ils traverseront le Sri Lanka, l’Inde, le Népal et le Bangladesh. Pour un premier voyage à quatre, ils auraient pu choisir plus facile. Leur décision n’en demeure pas moins éclairée.

Quand j'ai mis le cap sur un tour du monde, j'ai pris trois mois bien tassés pour préparer toutes les formalités, l'itinéraire approximatif et les bagages. On me disait chanceux, sans attaches et probablement un peu riche aussi pour me lancer ainsi dans le vide. Une possibilité qui n'est pas offerte à tous... Il s'en trouve encore pour se demander comment il m'est possible de partir à l'étranger aussi souvent. La chance y est pour bien peu de choses.

Vrai que Yan et Angèle, originaires de Sherbrooke et Kingston, ont mis deux ans à organiser leur projet. Ils ont néanmoins réussi à attacher toutes les ficelles pour réaliser un rêve qui leur était cher.

«Nous n'avons rien d'établi, seulement un itinéraire approximatif. Nous voulons faire du bénévolat au moins deux fois en nous arrêtant au moins deux semaines à chaque fois. La première fois, ce sera dans un orphelinat en Inde. Ensuite, ça devrait être au Népal», explique Angèle.

La famille veut aussi offrir de grandes banderoles de tissu blanc et des crayons aux enfants pour qu'ils puissent dessiner.

Outre le dépaysement qui plaît aux parents, il y a aussi dans cette aventure l'objectif de rapprocher les cultures et d'ouvrir les yeux des enfants sur les autres réalités du monde.

«Quand on va au parc avec les enfants, on se met à parler naturellement avec les autres parents parce que les enfants jouent ensemble. Nous croyons qu'il se passera un peu la même chose et que le fait d'être en famille brisera des barrières», commente Yan.

«Nous voulons montrer à nos filles que nous vivons dans un certain confort mais que ce n'est pas comme ça partout», ajoute Angèle.

Les deux jeunes parents ont pris un long congé de six mois. Angèle a synchronisé son absence avec la basse saison touristique, elle qui travaille chez Guidatour à Montréal. Yan a quant à lui pris un congé sans solde de son emploi au Cirque du Soleil.

L'Inde peut par ailleurs inspirer la crainte du point de vue de la sécurité. Les foules immenses, la perception des différences de richesses, la circulation chaotique et les attaques contre les touristes en rebuteraient plus d'un.

«Nous avons quand même un souci de sécurité pour les enfants. Nous ne voudrons pas partager notre chambre d'hôtel avec d'autres voyageurs», rapporte la maman.

«Notre priorité sera que tout le monde mange et que tout le monde dorme. Mais pour un Indien, la famille est au centre de l'univers. Le fait d'avoir les enfants devrait nous aider. Nous nous sentons plus en sécurité de partir à quatre que de partir tout seuls», complète Yan.

Quant à Céleste, qui terminera sa 6e année en juin, elle obtient un congé de l'école, mais aura tout de même des devoirs et des leçons dans son sac à dos. Les examens du ministère l'attendront au retour.

Angèle est convaincue que ce genre de voyage est accessible pour la majorité des gens. La famille a simplement fait des choix. Elle a par exemple ouvert il y a longtemps un compte voyage dans lequel elle verse régulièrement un peu d'argent. La famille Bellerose-Vermette ne part pas très souvent, mais elle se donne les moyens de partir plusieurs mois à la fois.

«Nous ne faisons pas de gros salaires et nous nous imposons de petits sacrifices, mais ce n'est pas lourd parce que c'est notre passion», dit Angèle.

Voilà précisément la philosophie que j'ai adoptée pour m'offrir des séjours à l'étranger. Je ne change pas de voiture aux deux ans, je ne décore pas mon logis de meubles hors de prix et ma vieille télévision cathodique fait toujours le travail. Je ne renouvèle pas ma garde-robe aux années non plus. J'ai fait des choix qui rapportent en aventures de toutes sortes.

Angèle, Yan, Céleste et Corail ont fait le même genre de choix. Les difficultés de communication, le chaud climat, les inconforts physiques et les différences culinaires du sous-continent indien leur promettent bien des aventures en échange. Et c'est un choix assumé.

On peut suivre la famille Bellerose-Vermette à http://lattj.com/

Suivez mes aventures à moi au www.jonathancusteau.com