:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/N7M6JC77T5DETKV2MD2MWCGJYM.jpg)
Sans vouloir semer la peur, M. Aoun soutient que ce genre d'appel à la violence peut inciter des groupes ou des individus à commettre des gestes. « On sent un vent de radicalisme en Europe et en Amérique du Nord. Des gens ici peuvent se sentir interpellés par des appels du genre. Des loups solitaires, des jeunes qui sont frustrés de la société », explique le professeur rattaché à l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke.
« Ce sont des gens qui peuvent être recrutés via les réseaux sociaux, internet. Il y a un changement dans le recrutement. Disons que la vigilance est de mise. »
Dimanche, l'État islamique a proféré de nouvelles menaces à l'endroit de l'Occident, dont le Canada, les États-Unis et l'Union européenne.
Dans un enregistrement audio distribué sur les médias sociaux, Abou Mouhammad Al-Adnani demande aux partisans de l'organisation de tuer les ressortissants des pays qui participent aux opérations dans le nord de l'Irak, qu'il s'agisse de militaires ou de civils, a indiqué La Presse Canadienne.
Le gouvernement canadien n'a pas indiqué s'il estime que cet enregistrement est authentique, mais le gouvernement français et SITE, un groupe de recherche américain qui étudie les organisations terroristes, semblent le croire.On a vu des gens passer à l'acte aux États-Unis, « tuer à l'arbitraire », reprend M. Aoun. « Il y a eu les explosions de Boston. L'attentat avorté en Australie. Le potentiel est là. »
« L'appel de l'État islamique peut influencer des jeunes qui ont des ambitions. Ils voient la réalité à travers leurs lunettes. Est-ce que le but serait de déstabiliser la société? Ce qui peut arriver ici dans un métro ou dans un centre commercial peut semer la panique. »
Il y a danger que se développe chez nous une forme de phobie envers certains groupes de gens. « Il pourrait y avoir des suspicions sur tout ce qui se passe autour de nous, dit-il. On va douter de son voisin... »
« Toutefois, en Amérique du Nord, nous sommes mieux protégés qu'en Europe par exemple. Là-bas, on y remarque de fortes tensions entre divers groupes. Ici, il n'y a pas de véritable organisation. »
Sami Aoun fait remarquer que les individus susceptibles de poser des gestes sont des gens instruits avec des connaissances scientifiques souvent pointues.Il ajoute que le président des États-Unis, Barack Obama, a fait preuve d'une « prudence extrême » envers les groupes terroristes. « Il se distance des conflits. Il doit intervenir pour pouvoir rééquilibrer les forces », note-t-il.
Dans la culture arabomusulmane, « il y a une fusion et une confusion entre les limites de la religion et les limites de la politique. On ne sait plus qui parle au nom de Dieu et qui le fait au nom de l'État ».