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Mais même si on touche du bois chaque jour en promettant d’être sage, il arrive que des phénomènes étranges partagent le même espace que nous. On peut en rire ou s’en décourager.L’Australie, pays au peuple d’un accueil chaleureux, j’ai accumulé certaines des meilleures anecdotes d’auberge de jeunesse. Allez savoir pourquoi, les gens les plus étranges y font constamment escale. Certains diront que c’est une question d’âge. D’autres cibleront davantage l’alcool, la drogue... et les hormones. Un peu rock n’ roll!
À Melbourne, mon arrivée tardive à l'auberge, où on ne m'attendait plus, m'a permis de croiser d'emblée la jeunesse ivre qui célébrait sa juvénile liberté. Gros câlin et vapeurs d'alcool d'un inconnu alors que j'essaie de grimper l'escalier. Ça promet! Légère crainte pour le sommeil.
C'est le martèlement constant d'un poing contre la porte qui m'a réveillé alors que la noirceur régnait toujours de plein droit. Trois heures du matin environ. Coup d'oeil autour : tous les lits sont occupés. Peut-être le toc! toc! est-il destiné à la chambre d'en face. Quand les murs sont en carton, la confusion est loin d'être impossible.
Retour vers le pays des rêves quand le bang! bang! résonne de nouveau. Une jeune femme décide d'ouvrir.
«Salut princesse! Je voulais te dire bonne nuit» lance l'étranger qui, par le fait même, se permet d'entrer.
Lui, c'est la partie hormone de l'histoire. Celui qui, sans attendre, s'est fait un peu insistant auprès de la jeune femme. Il ne réalisait pas que son manège avait non seulement réveillé tous les occupants de la pièce, mais qu'il y avait maintenant cinq inconnus prêts à intervenir s'il ne décampait pas. Pas de pot, jeune homme!
Quelques semaines plus tard, une auberge de Sydney a été le théâtre d'une rencontre avec le plus impoli voyageur du monde.
Avachi sur son lit, des piles de bagages jonchant le sol en demi-cercle à côté de lui, il m'avait accueilli avec un « c'est toi qui dégages cette odeur?».
Sympathique le monsieur qui ressemblait au dur à cuir des prisons qu'on voit dans les films. Si l'odeur vient d'apparaître soudainement, j'imagine que oui, c'est moi qui en suis la source. Mais à voir les bagages au sol, Champion, j'explorerais cette hypothèse en premier.
Une heure plus tard, tout le monde tentait de se mettre au lit, mais Monsieur avait entrepris de regarder un film sur son ordinateur. Dur de la feuille, il avait monté le volume pour être certain de bien partager. Les écouteurs? Bah!
Dans un échange normal de voyageur à voyageur, on se serait excusé de s'excuser et on aurait gentiment demandé de fermer la lumière et d'éteindre l'ordinateur. Sauf que... Sauf que le monsieur, il n'invitait pas à la libre discussion.
Vers les 3 h AM (décidément!), c'était l'heure de la pause marijuana. Toujours dans le même lit. Une occasion parfaite d'emboucaner les inconnus en rituel de bienvenue. Considération, quand tu nous tiens!
Impossible de savoir ce qui nous a finalement permis de nous endormir. Mais le lendemain soir, en constatant que le cochambreur avait mystérieusement (!) été expulsé de l'auberge, il ne s'en trouvait pas beaucoup pour pleurer son départ.
On passe des centaines de nuits à dormir comme des bûches dans les meilleures auberges du monde, mais il arrive qu'on accumule aussi quelques anecdotes comme celles-ci. Je ne suis toujours pas découragé à l'idée de partager un dortoir pour autant...
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