Transport Canada ne cible pas les compagnies ferroviaires les plus dangereuses

Près de cinq mois après l'accident de train sans précédent de Lac-Mégantic, le vérificateur général du Canada dépose un rapport susceptible de provoquer des haussements de sourcils chez ceux qui s'inquiétaient déjà de la sécurité ferroviaire au Canada.


Michael Ferguson conclut que Transport Canada ne parvient pas à cibler les compagnies de chemin de fer qui posent le plus de risques de sécurité. Résultat: ces compagnies ne font pas l'objet des inspections qui s'imposent.

Un chapitre entier du rapport du vérificateur général déposé mardi à Ottawa porte sur la sécurité ferroviaire. L'audit a été complété seulement quelques jours avant la tragédie qui a coûté la vie à 47 personnes en juillet dernier, mais il permet de mettre en lumière des failles dans la gestion du risque qui existaient avant le drame.

Des problèmes datant dans certains cas de plus de 20 ans persistent quant aux passages à niveau, aux intrusions et à la protection de l'environnement, mais également dans la collecte de données en matière de sécurité et la surveillance des systèmes de gestion de la sécurité des compagnies de chemin de fer.

Le vérificateur se penche en profondeur sur les systèmes de gestion de la sécurité (SGS), sorte de protocole global dont se dotent les compagnies ferroviaires, qui vise à réduire les risques pour la sécurité. Il revient au gouvernement fédéral de s'assurer que les protocoles soient adéquats - et respectés. Or, le ministère ne dispose pas de données exhaustives et à jour pour faire son travail comme il faut. Les données manquantes portent notamment sur les évaluations des risques des compagnies et les tronçons de voie utilisés pour transporter des matières dangereuses - deux thèmes qui rappellent l'accident estrien.

Quant aux vérifications de ces fameux SGS, elles sont nettement insuffisantes. À peine le quart des audits que Transport Canada avait prévu effectuer au cours des trois dernières années ont été réalisés.