Tout en haut de la liste, destination sac à dos par excellence, trône aussi Amsterdam, la capitale des Pays-Bas. On en dit souvent qu'elle est une des plus belles villes du monde. Comme Prague, qu'on n'en finit plus de nous vanter.
Allez savoir pourquoi, alors que tous les jeunes adultes se lancent tête baissée dans le vice d'Amsterdam, un budget de 10 euros par jour en poche, moi, j'avais toujours esquivé le pays d'Anne Frank. Jusqu'à la semaine dernière.
Vrai de vrai, ils débarquent encore et toujours en pleines cargaisons, les gamins pauvres comme Job qui ne cherchent qu'à faire la fête. Ça grouille et ça piaille la jeunesse partout entre la station de train centrale et le Dam. Vrai de vrai aussi qu'Amsterdam partage certaines similarités avec Prague : trop de touristes.
C'est là que je me suis interrogé sur la vraie nature de la capitale. L'Amsterdam qu'on sert aux touristes est-il tellement réaliste qu'il est devenu la réalité de la ville? Ou nage-t-on en pleine authenticité quand on fait saucette dans les canaux avant une virée à bicyclette?
Parce qu'il y a bien sûr le fameux «Red Light District», De Wallen de son vrai nom, le quartier rouge connu pour la prostitution. Légal aux Pays-Bas, le plus vieux métier du monde fait partie du folklore depuis des centaines d'années.
Il y a d'un côté une ville qui tente d'aplanir son image, d'expulser les travailleuses du sexe de certaines rues pour «rehausser» l'offre commerciale en matière de mode et de design. De l'autre, les femmes travaillent par centaines derrière les vitrines, en petites tenues, où elles attendent les clients, principalement des touristes.
Pendant que les prostituées s'activent dans la ruelle derrière l'Oude Kerk, la Vieille Église, tout à côté d'une garderie qui accueille aussi quotidiennement les enfants du quartier, on raconte que la Ville a fait retirer une enseigne de magasin qu'elle jugeait trop obscène. On y voyait paraît-il une femme en bikini et une banane. En revanche, dans la vitrine dudit magasin, les images obscènes sont légion...
C'est pourtant là une image forte qui attire les curieux, qui suscite l'intérêt en raison de l'aspect banal de la chose. Et il faut admettre qu'il y a bien quelque chose de fascinant à écouter un guide raconter comment se déroule le quotidien dans De Wallen.
Il y a bien sûr aussi les«coffee shops». On se les imagine omniprésents, presque avec un nuage de fumée qui s'échappe chaque fois que leur porte s'entrouvre. Vrai qu'on en trouve plusieurs au centre de la ville, même s'ils se fondent au paysage sans trop détonner.
À moins de se déplacer spécifiquement pour ces deux types d'attraits, pourtant, on oublie rapidement la réputation d'Amsterdam. Son charme, il vient bel et bien des vélos, parfois dangereux si on ne leur porte aucune attention, qui sont omniprésents. Quand on décide de chevaucher l'une de ces montures, il faut être bien vigilant pour éviter les accidents. Et s'assurer de disposer d'un cadenas qui vaut plus cher que la bicyclette elle-même.
Sur deux roues, on s'échappe beaucoup plus facilement le long de la rivière Amstel ou on parcourt les parcs pour fuir la concentration de touristes.
Enfin, malgré le sexe et la drogue, Amsterdam est une ville bouillonnante de culture avec un nombre incalculable de musées, dont ceux de Rembrandt et Van Gogh, de boutiques et de galeries d'art. Son charme, quand on s'arrête, on le trouve dans les bouisbouis de Jordaan, les bars minuscules aux escaliers qui tiennent plus de l'échelle que de l'escalier, et les rues qui longent les canaux, tous semblables, qui donnent amplement l'occasion de se perdre.
Pour lire mes aventures : www.jonathancusteau.com