Chargé de projet pour les dossiers de l'énergie et des matières résiduelles au Conseil régional de l'environnement de l'Estrie, Antoni Daigle estime que l'éducation est essentielle pour améliorer notre performance en matière de revalorisation des déchets. «Quand on va visiter le Centre de tri, on se rend compte qu'il y a encore du travail à faire auprès des citoyens». Il se réjouit donc des activités de sensibilisation de la patrouille verte à cet égard.
«Pour aller plus loin, il faudrait peut-être plus d'initiatives, mais dans toute l'approche du bâton, il y a le souci d'être équitable. Par exemple, est-ce qu'en montant les prix on en viendrait à responsabiliser les gens sur leur consommation d'électricité? Ça prend un équilibre entre la carotte et le bâton.»
Antoni Daigle souligne par ailleurs la nouvelle approche développée cette année par la patrouille verte, qui vise à reconnaître les bons coups des citoyens en matière de gestion des matières résiduelles et d'entretien de pelouse. «On ne se limite pas à taper sur les doigts, on encourage ceux qui ont un bon comportement environnemental. Je trouve aussi intéressant qu'ils développent une approche personnalisée selon l'arrondissement.»
Il déplore cependant le fait que la patrouille n'aborde pas les résidants de complexes multilogements dont la gestion des déchets relève des propriétaires et non de la Ville. «La patrouille verte va essentiellement dans les maisons unifamiliales, et je trouve ça un peu dommage. Il faut éduquer l'ensemble de la population». Dans la même veine, il se désole que les déchets provenant des industries, commerces et institutions ne soient pas considérés dans le bilan de la Ville.
«C'est comme si on ne vivait pas dans la même ville. Je comprends que ce n'est pas une compétence municipale, mais ce serait bien qu'on ait un portrait plus juste de la situation, pour bien connaître le flux de matières qui sont envoyées au site d'enfouissement.»
Un travail en complémentarité
Le représentant de Greenpeace Sherbrooke, Benjamin Zielinski, salue le travail de la Patrouille verte qui accomplit selon lui un travail qui vient compléter celui des organismes de protection de l'environnement.
«Je trouve que c'est une bonne chose, c'est même nécessaire qu'on ait une patrouille verte. Recycler les matières résiduelles, ça devrait être un automatisme. C'est un devoir en tant que citoyen de trier ses matières résiduelles, et ce n'est pas tout le monde qui le fait. Il ne faut pas oublier qu'on paie des taxes aussi pour ces services.»
Il juge cependant que la sensibilisation devrait s'accompagner de conséquences pour les fautifs, et rappelle le poids de l'industrie dans notre bilan de matières résiduelles.
«C'est sûr que ce ne sont pas citoyens les plus gros pollueurs, ce sont les entreprises qui doivent faire affaire avec une compagnie pour la collecte de leurs déchets et envoient plein de matières recyclables au dépotoir. Mais je suis optimiste de voir que la Ville permet des initiatives comme la patrouille.»