Hausses de tarifs d'électricité: la Régie de l'énergie dit non

La Régie de l'énergie refuse les augmentations de tarifs demandées par Hydro-Québec et souhaitées par le gouvernement Marois et ramène les augmentations à un niveau bien inférieur.Dans une décision rendue publique mercredi, la Régie donne le feu vert à une hausse uniforme de 2,4 pour cent des tarifs à compter du 1er avril prochain, ce qui représentera un déboursé additionnel moyen de 30 $ par année pour un client résidentiel.


Il s'agit là d'une réaffirmation claire de l'indépendance de l'organisme, à qui tant la société d'État que le gouvernement Marois avaient demandé d'autoriser une augmentation beaucoup plus importante.

L'été dernier, la demande initiale d'Hydro-Québec était de 2,9 pour cent mais cette demande avait été haussée à 3,3 pour cent en décembre dernier à la suite de l'adoption du budget Marois qui exigeait un meilleur rendement de la société d'État dans sa volonté de faciliter le retour à l'équilibre budgétaire.



Puis, en déposant la mise à jour de ses rendements en janvier dernier, Hydro-Québec faisait passer sa demande à 3,4 pour cent afin d'atteindre ses objectifs.

Fait à noter, un décret du gouvernement Marois obligeait la Régie à respecter sa volonté sans effectuer son analyse habituelle.

Toutefois, la Régie note que les modifications prévues au projet de loi sur la mise en oeuvre du budget ne sont pas encore adoptées, ce qui l'oblige à examiner la demande conformément à la loi actuellement en vigueur et, donc, de s'en tenir à son analyse.

La Régie a donc décidé de ne tenir compte que de la demande initiale du 27 juillet 2012, soit celle de 2,9 pour cent, et de la soumettre à son analyse habituelle, ce qui l'amène à conclure qu'une hausse de 2,4 pour cent répond aux besoins de la société d'État.

La démarche du gouvernement Marois, qui vient à toutes fins utiles dépouiller la Régie de ses pouvoirs et de son indépendance, a soulevé de vives critiques dans plusieurs milieux.