Comme directrice de la recherche, Mme Cartier joue le rôle de «chef d'orchestre», car elle gère à la fois des éléments juridiques, économiques et sociologiques. «À travers mon travail en droit administratif, j'ai travaillé sur des questions qui faisaient appel à différents genres d'analyse. Ça m'a permis de démontrer ma capacité à dépasser la discipline juridique», indique la professeure pour expliquer les raisons derrière sa nomination à la Commission.
Son travail portera surtout sur le troisième volet de la Commission : formuler des pistes de solution pour éviter que des situations de corruption et de collusion se reproduisent à grande échelle au Québec. À l'aide des témoignages d'experts et des acteurs du milieu en plus de documents produits notamment par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), elle dressera d'abord un portrait des stratagèmes utilisés par l'industrie de la construction. Plusieurs questions se posent. Quelles sont les règles applicables? Comment sont-elles contournées? Quoi changer pour prévenir? «Il faut mettre le doigt sur le bobo pour trouver le remède», vulgarise Geneviève Cartier.
Mme Cartier soumettra ensuite ses suggestions à la lumière de l'information recueillie au fil de la commission d'enquête et surtout au regard de ce qui se fait ailleurs dans le monde pour combattre la corruption et la collusion. « Le problème qu'on vit au Québec, plusieurs autres juridictions dans le monde y sont aussi confrontées. Il y a eu des commissions d'enquête à ce sujet notamment aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Italie, en Grande-Bretagne «, énumère Mme Cartier. « Avec le peu de temps dont on dispose, il faut éviter de refaire le travail qui a déjà été fait ailleurs», fait-elle remarquer.
Geneviève Cartier dit considérer l'immense tâche qui lui a été dévolue comme un grand défi qui lui permettra d'apporter sa « modeste contribution à la société «. « C'est une tâche intimidante, mais très stimulante parce que les attentes de la population sont très hautes», partage-t-elle.
Avec son équipe, Mme Cartier a déjà commencé son travail de recherche et la professeure continuera d'oeuvrer à temps plein pour la Commission jusqu'à la remise du rapport, prévue en octobre 2013.