Autres demandes d'injonctions pour forcer le retour en classe dénoncées

Jean-Marc Fournier

Le ministre de la Justice du Québec, Jean-Marc Fournier, est à nouveau interpellé par des leaders d'associations étudiantes pour qu'il intervienne dans le recours aux tribunaux, jugé abusif, dans le conflit étudiant actuel.


Les porte-parole de la FECQ et de la CLASSE ont lancé cet appel vendredi matin devant le Palais de justice de Montréal alors que huit nouvelles demandes d'injonctions doivent être entendues en journée par des cégépiens qui souhaitent obtenir l'accès à leurs cours.

Léo Bureau-Blouin, de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), ainsi que Jeanne Reynolds et Gabriel Nadeau-Dubois de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) ont fois plus dénoncé la judiciarisation du conflit.



Selon eux, les injonctions n'ont contribué qu'à envenimer le conflit entraînant une confrontation entre étudiants sur les campus au moment du retour en classe de certains individus. Ils estiment l'intervention du ministre Forunier d'autant plus nécessaire que, selon eux, le débat sur la hausse des droits de scolarité est essentiellement politique et non judiciaire.

Jeanne Reynolds a souligné qu'une trentaine de demandes d'injonctions ont été présentées jusqu'à ce jour, dans le but de permettre la reprise des cours malgré le conflit étudiant. Son camarade de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, a également précisé que les injonctions obtenues n'ont pas permis la reprise des cours dans la majorité des cas et que tout porte à croire que le scénario sera le même avec les injonctions de vendredi.

Rappelons que malgré les injonctions obtenues, plusieurs institutions ont choisi d'annuler leurs cours pour des raisons de sécurité alors que étudiants manifestaient lors du retour en classe de certains individus.

À ceux qui croient que le mouvement s'essouffle, ils ont indiqué qu'il faudrait 200 000 injonctions pour briser le mouvement de grève des étudiants puisque chaque demandeur doit le faire à titre individuel.



Pour Gabriel Nadeau-Dubois, si des étudiants veulent vraiment éviter de perdre leur session, le seul moyen est de descendre dans la rue avec eux pour accentuer la pression sur le gouvernement Charest afin «qu'il comprenne qu'il doit prendre ses responsabilités pour régler ce conflit de manière politique».

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, n'était pas présente à ce point de presse puisque les huit demandes d'injonctions présentées vendredi ne concernaient aucun de ses membres.