Délinquant à contrôler: abandon de la requête dans le dossier Castonguay

Après avoir consulté le rapport émis par les experts de l'Institut psychiatrique Philippe-Pinel, le procureur de la Couronne Hugo Breton a jugé qu'il n'était pas opportun d'aller de l'avant avec la requête visant à déclarer le Plessisvillois Éric Castonguay délinquant à contrôler.


Le rapport a effectivement suggéré que s'il présentait des signes de délinquance sexuelle, l'accusé montrait également des signes qui laissaient croire en une possibilité de guérison et de réadaptation sociale.

 



Cette hypothèse étant mise de côté, les deux partis ont procédé aux représentations visant à définir la peine que l'homme de 39 ans devra purger après avoir plaidé coupable à une accusation d'agression sexuelle pour des gestes qui ont eu lieu entre juillet 2004 et mai 2006.

D'entrée de jeu, le procureur a fait entendre la victime de Castonguay, une jeune femme qui était d'âge mineur lors des événements. Cette dernière a raconté les sévices que lui a infligés son bourreau ainsi que les répercussions que ces gestes ont eus sur sa vie.

Fréquence à la hausse

On apprendra qu'il a été question notamment de caresses et d'attouchements aux parties génitales qui ont eu lieu à une fréquence de quatre fois par semaine en 2004 jusqu'à ce qu'elles deviennent quotidiennes au moment de la dénonciation. Le tout s'est produit au moment où l'accusé ne pouvait légalement se trouver en présence de sa victime à moins d'être accompagné d'un autre adulte.



À ce sujet, l'avocat de la défense, Bruno Langelier, s'est fait particulièrement cinglant envers la mère de la victime qu'il aurait voulu plus prévoyante sachant qu'Éric Castonguay avait déjà été condamné pour des gestes posés sur sa fille.

Compte tenu de la nature des actes, de la fréquence de ceux-ci et de la récidive de l'accusé alors qu'il est en traitement, Me Breton a suggéré au juge Trudel une peine d'emprisonnement de quatre ou cinq ans.

De l'autre côté, Me Langelier a évoqué l'absence d'antécédent de l'homme avant les faits de 2001, le fait qu'il soit en liberté depuis un certain temps et qu'il se conforme rigoureusement aux exigences de la Cour pour demander à ce que son client écope d'une peine à purger en collectivité ou d'une sentence d'emprisonnement assortie d'une période de probation où il devra suivre une thérapie.

Dans le cas où le juge déciderait d'incarcérer Castonguay par mesure dissuasive, le criminaliste a indiqué qu'une période d'emprisonnement maximale de trois ans était prescrite. Le juge Jacques Trudel a indiqué qu'il livrera son verdict le 25 février prochain.